vendredi 16 septembre 2011

Sortir de la culpabilité et devenir des parents responsables: 
une urgence pour les enfants!

L'autre jour, je discutais avec une maman perdue face à l'attitude de son jeune ado qui se plaignait qu'il ne l'écoute pas, n'en fasse qu'à sa tête, ne range pas ses affaires, etc… bref une cohabitation difficile et deux personnes en souffrance.
Que dois-je faire? me demande-t-elle.

Et bien, je n'ai pas de recette toute faite à appliquer, ce serait facile et j'aurais évidemment beaucoup de succès. Dans la plupart des cas similaires qu'on me présente, je constate ceci: l'enfant, jeune adolescent voire plus jeune, se rebelle contre l'attitude autoritaire de son entourage, que ce soit ses parents ou le corps enseignant.

On pense que la crise d'adolescence est normale et fait partie du processus d'évolution de l'enfant et moi je crois que c'est habituel mais que ce n'est pas normal. Ce n'est pas censé se passer comme cela. Cependant, la manière dont la plupart des parents éduquent leurs enfants et la manière dont la société les considère ne peuvent mener qu'à une rébellion des jeunes.

On leur manque tout simplement de respect et ça commence dès tout petit: on leur impose nos critères, ils doivent rester sages, ne pas déranger, étudier ce qu'on décide qui est intéressant pour eux, ne pas bouger, on les oblige à finir leur assiette quand ils n'ont plus faim ou qu'ils n'aiment pas, les obliger à dire merci avant même qu'ils aient envie de le dire spontanément et avec sincérité, on les punit s'ils ne répondent pas à nos attentes, on les récompense pour qu'ils comprennent qui ils doivent devenir et comment "bien" se comporter, etc… La liste est longue malheureusement des comportements dystropiques à l'égard des enfants, c'est-à-dire des attitudes qui bloquent la manifestation du potentiel chez les enfants et les empêchent de satisfaire leurs Besoins Fondamentaux (sécurité, repères, liberté, amour, cohérence, sens et réalisation).

Vous croyez que j'exagère? J'aimerais… Mais chaque jour m'apporte son lot d'exemples tristes de parents perdus, désespérés. Comment voulez-vous qu'une relation de confiance puisse s'établir, le dialogue s'installer sincèrement, si l'enfant se sent obligé en permanence de s'adapter aux attentes des adultes. Comment voulez-vous qu'il participe à l'harmonie du système familial spontanément si on lui dit qu'il n'est pas chez lui, que c'est nous qui payons le chauffage, les courses, etc…? Alors qu'on sait très bien qu'il ne peut pas y participer puisqu'il ne peut pas travailler (et qu'il doit même plutôt faire des études et universitaires de préférence). Parfois même, quand l'enfant plus jeune veut aider à mettre la table, on lui dit non parce qu'on a peur qu'il casse la vaisselle par exemple et après on s'étonne qu'il rechigne à donner un coup de main: son élan naturel a été cassé. Point.
Comment attendre des enfants qu'ils nous respectent, si nous ne les respectons pas nous-mêmes? Quelle liberté d'action et d'expérimentation de la vie leur laissons-nous lorsque nous avons sans cesse peur qu'il leur arrive quelque chose.

C'est quand même bien nous les parents qui avons fait venir notre enfant, non? Quel autre choix a l'enfant que de nous faire confiance, de se fier à notre expérience, de nous prendre pour guide et pour modèle? Notre responsabilité est grande. Lorsqu'adultes, nous confions nos difficultés à quelqu'un, lorsque nous demandons de l'aide ou un service, n'attendons-nous pas aussi d'être respectés?


J'exagère, vous m'en voulez? Vous vous sentez coupable peut-être? Coupable de ne pas avoir fait ce qu'il fallait, de constater la rupture avec votre enfant à qui vous avez tout donné avec tant de bonnes intentions?.

Oui, le mot est lâché, coupable… Je crois hélas que c'est probablement le plus grand obstacle à la conscience de sa responsabilité: rester dans la culpabilité. En effet, je pense que par un mécanisme de défense, notre peur de nous sentir coupable, d'avoir mal fait nous pousse à rejeter la responsabilité sur l'enfant lui-même, ou bien sur la société, les profs, ses propres parents, etc… Mais surtout pas soi! Ça ferait trop mal… et ça fait mal d'ailleurs…

Or, voyez-vous, il ne s'agit pas de trouver qui a commis une faute. Car nous agissons toujours en fonction de ce que nous croyons, en fonction de notre vision de l'enfant, notre vision de l'éducation, notre système de croyances. Nous ne pouvons donc pas agir différemment et il n'y a pas de faute car ces croyances, nous les avons intégrées dans notre propre enfance au travers de l'éducation reçue de nos parents. Ce sont eux alors les coupables? Non, ils n'ont pas non plus commis de faute, ils ont aussi agi en fonction de leur système de croyances… Leurs parents, alors? Non plus. Nous pourrions remonter à Adam et Eve peut-être… Ce qu'il faut comprendre, c'est que tant que nous ne changeons pas notre système de croyances, nous ne pouvons changer notre manière d'agir ou alors c'est du comportementalisme. Mais chassez le naturel, il revient au galop…

Je vous invite à sortir de la culpabilité et à entrer dans la responsabilité: assumer sa responsabilité d'avoir fait venir un enfant sur Terre, prendre conscience de ses propres croyances négatives afin surtout de les changer. Afin de rétablir peu à peu un lien de confiance avec son adolescent ou pour éviter de le perdre. On peut tout "guérir", il n'est jamais trop tard, mais rien ne vaut mieux que la prévention. N'attendez pas que ça se passe mal pour apprendre à respecter les besoins de votre enfant. Informez-vous et formez-vous pour devenir des parents épanouis et surtout des adultes heureux! C'est le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un enfant.

Laurence Legrand
Aligneuse et Animatrice de stages "Éducation Syntropique"
www.blanchecolombe.be

mercredi 14 septembre 2011

Le daltonisme de l'enfant comme difficulté d'apprentissage

Le daltonisme ou dyschromatopsie est une déficience visuelle des couleurs qu'il est important à plus d'un titre de diagnostiquer tôt. Vers 4 ans, la vision des couleurs est normale. Si votre enfant a des difficultés à les nommer, n'hésitez pas à vérifier qu'il ne s'agit pas de ce trouble.

En plus d'une distinction des couleurs très difficile bien-sûr, il est à la source de difficultés d'apprentissages plus conséquents et peut être confondu avec un autre trouble cognitif.
Il suffit pour cela de se rappeler l'utilisation des couleurs dans le milieu scolaire ou dans la vie quotidienne: Les couleurs sont une base de normes de sécurité, de consignes d'exercice, d'indices de réactions chimiques, d'électronique, d'électricité, de légendes de cartes de géographie, de microscopie, de schémas et de tableaux. Mais aussi dans d'autres situations: les indications du code de la route (feu tricolore entre autre), la cuisine: cuisson, maturité des fruits, moisissure.

La perception des couleurs peut être faussée par luminosité, saturation ou teinte (clic) mais le daltonisme est encore différent.
Le daltonisme est un plus ou moins léger handicap qui ne se guérit pas et touche la vision d'un ou de plusieurs cônes: le vert, le rouge principalement mais aussi plus rarement le bleu. Il faut donc distinguer les daltonismes: la déficience en rouge (protanope ou protonomale), la déficience en vert (deutéranope ou deutéranomale), la déficience en bleu (tritanopie) ou la déficience totale des couleurs (monochromatisme ou achromie).

*source cônes et sensibilité spectrale


Le test d'Ishihara présenté sur la vidéo est extrêmement pratique à effectuer sur les jeunes enfants non lecteurs, il utilise en effet dans la version simplifiée des formes sur fonds colorés.





Pour les enfants un peu plus grands, vous pouvez aussi faire le test de Farnsworth-Munsell ici avec un diagnostic immédiat après le test.

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La lecture du livre "Daltonisme et activités humaines" de l'ophtalmologiste Philippe LANTHONY apporte de nombreuses informations: du diagnostic, aux aides pour l'entrée dans la vie professionnelle en passant par ce qu'est le(s) daltonisme(s) et la couleur.
J'ai été rassérénée par rapport à toute précipitation. Le diagnostic se doit d'être précoce et fait durant l'école maternelle ou primaire mais il ne peut être complet. Ce n'est que vers 10 ans qu'un terme exact, une typologie (protan ou deutan) et une gravité pourront vraiment être détaillées.

Les pistes d'aides concernent beaucoup plus les adolescents et jeunes adultes. Cependant des sensibilisations et des adaptations peuvent être proposées dès le plus jeune âge.

- des sensibilisations aux différents domaines de la couleur (source physique et modes d'apparence) :
La source physique de la couleur:
1/ la tonalité déterminée artificiellement par la norme des non-déficients aux couleurs (rouge comme la coccinelle)
2/ la luminosité (de l'obscur au lumineux) ou la clarté (du noir au blanc)
3/ la saturation (couleurs ternes, pâles, rabattues ou vives)

Les modes d'apparence de la couleur:
1/ la texture (lisse, rugueuse, régulière)
2/ la transparence, le brillant
3/ le contraste avec les autres couleurs environnantes

- des étiquettes à symboles pour daltoniens à mettre sur les feutres ou crayons de couleurs:

*source AddColor

- des confrontations aux couleurs par nuanciers j'en parle un peu plus ici.
- une sensibilisation du corps enseignant en présentant les pistes de la vision chromatique de l'enfant avant le diagnostic complet (pour mon lutin, daltonien avec confusion rouge/vert, je montre les 4 possibilités ici)

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez aussi suivre mes pérégrinations sur la couleur et sur ce handicap que j'ai transmis à mon fils. J'y parle des différents tests, autres que ceux destinés aux plus jeunes présentés ici, des adaptations à faire.

Rajout du 09/03/2012: les feutres avec le code ColorAdd sont disponibles par internet chez VIARCO.

Vanessa